Alicia Lafranchi est une danseuse « Afro Latine » de Bern (Suisse). Elle est impliquée dans plusieurs performances artistiques, des clips vidéos, des shooting photo ainsi que dans l’enseignement de la danse en Suisse et à New York où elle vit depuis 2013.

Elle étudie avec Frankie Martinez depuis 4 ans et fait partie de ses projets artistiques. C’est avec grand plaisir qu’elle partage ses impressions ci-dessous :

« Que se passerait-il si un entraînement sans structure technique se voyait soudainement donner des ailes ? » Frankie Martinez, l’innovateur du « Afro Latin Funk », pose cette question et y répond par sa méthode d’enseignement et d’entraînement.

Il était clair pour moi, lorsque je suis entrée dans le studio de danse de New York en 2013, que lorsque l’élève est prêt, le professeur apparaît. Et j’étais prête… Embarrassée d’avoir pensé être une bonne danseuse, j’ai soudain réalisé que je ne connaissais rien. La soif de connaissance et le désir d’apprendre m’ont retenue à New York. Je n’aurais jamais imaginé le potentiel de la danse « Afro Latine ».

Lorsqu’on entre dans le studio de danse où enseigne Frankie Martinez, on ne retrouve pas l’atmosphère habituelle d’un studio de danse. Il y a un code de conduite, une charte propre au studio. Les talons ne sont pas admis. Lorsqu’il y a de la musique, personne ne doit parler dans le studio (il s’agit de respecter la musique jouée et de focaliser son attention sur le rythme et entraîner ainsi son oreille). Les élèves les plus anciens sont seuls admis sur la première ligne, derrière le professeur. Le respect est d’une grande importance.

Pendant le cours, Frankie Martinez est le seul à parler, mais il est aussi un clown qui fait rire les élèves en leur faisant ainsi oublier la difficulté des nouveaux pas à apprendre. Sa capacité à être à la fois un professeur si respecté (et par certains craint) et un tel comédien m’impressionne. Tout ce qu’il fait et enseigne a une raison bien spécifique. Lorsqu’il crée et assemble les pas et figures, il crée des rythmes. La musique a toujours la première place. La musicalité est plus importante que la capacité physique mais les deux doivent être étudiées avec le même soin. Le guidage consiste toujours à « tirer » plutôt qu’à « pousser ». Le « flow » est d’une grande importance également.

La philosophie Zen que Frankie Martinez a insufflée à la danse, et qui lui vient de ses années de pratique du karaté, est hautement présente dans son enseignement. C’est ce qui le rend si unique mais qui est aussi difficile à comprendre dans notre monde actuel. Cette philosophie nous impose de nous soumettre alors qu’en général nous associons cette attitude à quelque chose de négatif. C’est cependant ce que Bruce Lee voulait dire en disant « be water, my friend » : suivre le courant de la vie, se soumettre et s’adapter à elle à chaque instant.

Ces ingrédients sont précisément ce qui permet à la danse « Afro Latine » de rivaliser désormais avec les autres arts (la danse latine n’est pas vraiment reconnue dans les arts et on ne lui accorde pas autant de valeur qu’au ballet ou à la danse contemporaine). Frankie Martinez applique une méthode d’entraînement structurée à la danse « Afro Latine ». Cette méthode sert avant tout au développement personnel.

 

Il y a tant de choses que je ne comprends pas et chaque année la pratique semble plus intense et plus difficile tout comme dans l’apprentissage d’une langue, on peut avoir une conversation simple dans la rue lorsqu’on débute, mais dès que l’on s’intéresse à l’écriture l’apprentissage devient de plus en plus complexe… Le challenge est toutefois ce qui nous fait grandir et ce qu’on y gagne est ineffable.